Asile : le tourisme médical n’est pas acceptable
Article paru dans 24 Heures le 09.04.2025Les primes maladies pèsent lourdement sur les budgets des Suisses. Et elles devraient encore augmenter en 2025. Une spirale infernale qui met de plus en plus sous pression le porte-monnaie de la population. Pendant ce temps, des personnes abusent de notre politique d’asile pour se faire soigner aux frais des contribuables.
La Suisse dispose d’un des meilleurs systèmes de santé au monde, qui est accessible à tous. Malheureusement, il fait de plus en plus souvent l’objet d’abus flagrants. Un nombre croissant de requérants, qui savent pourtant pertinemment que leur demande d’asile n’a aucune chance, arrivent dans notre pays pour solliciter des traitements médicaux onéreux. Car dès qu’ils sont enregistrés dans un centre d’asile, ils sont assurés. Que leur requête soit finalement refusée ne change rien ; entre temps ils ont reçu le traitement désiré.
A titre d’exemple, le canton de Vaud est particulièrement concerné par ce phénomène. A l’heure actuelle, six Géorgiens, admis provisoirement dans notre pays, sont en attente d’une greffe au CHUV. Or le canton de Vaud risque devoir assumer l’entier de leurs frais médicaux. C’est-à-dire jusqu’à 300’000 francs par personne. Car ces demandeurs ont été désaffiliés rétroactivement par leur caisse maladie, considérant qu’ils séjournaient en Suisse dans l’unique but de bénéficier de soins.
Ces ressortissants géorgiens ne sont pas les seuls. De nombreux migrants économiques saisissent l’opportunité de la période d’évaluation de leur demande d’asile pour obtenir des traitements dentaires ou orthodontiques. Gratuitement.
Ces abus du système ne sont pas acceptables. Ils conduisent à des tensions sociales et font exploser les coûts de la santé. Les réfugiés, qui ont droit à la protection de la Suisse doivent pouvoir accéder aux mêmes prestations de santé que les autres personnes résidant dans notre pays. Mais pas ceux qui n’y ont pas droit et qui viennent chez nous uniquement pour être soigner.
Autrement, notre pays va devenir de plus en plus attractif et le tourisme médical va augmenter. Notre politique d’asile perdra sa crédibilité et le soutien de la population. L’angélisme prôné par certains milieux a des limites.
J’ai demandé au Conseil fédéral de prendre les mesures nécessaires, tant au niveau national qu’international, pour enrayer ces excès. Bonne nouvelle le gouvernement a accepté ma requête. On aurait donc pu mettre rapidement un terme à ces abus mai malheureusement les Verts s’y sont opposés. Ma motion sera par conséquent débattue aux Chambres fédérales.
Seule une lutte efficace contre le tourisme médical permettra à notre politique d’asile de continuer à accueillir ceux qui ont droit à notre protection, conformément à notre tradition humanitaire. Sinon nous courrons un risque sérieux que la compréhension et la compassion de nos concitoyens s’érodent.
Jacqueline de Quattro
Conseillère nationale