Energies renouvelables : nous devons être plus offensifs
Paru dans le Confédéré le 23.12.2022La Suisse doit se montrer plus offensive et accentuer le rythme si elle veut atteindre ses objectifs énergétiques et climatiques. Pour y arriver, notre pays doit accélérer massivement le développement des énergies renouvelables et reprendre les échanges avec nos voisins européens. C’est ce que rappelle avec raison l’Association suisse des entreprises électriques. Si nous voulons tenir nos engagements en matière de production d’énergie zéro carbone d’ici 2050, nous n’avons pas d’autre choix que d’avancer. Le temps nous est compté
La sécurité énergétique n’est plus une évidence, et la menace d’une pénurie plane toujours. Or la demande en électricité va grimper ces prochaines années de manière significative (de 25 à 40%) en raison de l’électrification de la société. Avec la hausse de nos besoins et l’abandon progressif de nos centrales nucléaires prévu d’ici à 2044, il y aura un déficit de production qu’il s’agit de combler.
Pour garantir notre approvisionnement énergétique, notre pays n’est toutefois pas démuni. Il peut utiliser avec efficacité ce qu’il a : soit l’efficience énergétique et les énergies renouvelables. D’autant plus que les énergies vertes sont désormais la source énergétique la moins chère. Le coût de l’éolien et du solaire a baissé spectaculairement ces dix dernières années.
L’l’hydroélectricité reste le pilier central de notre système énergétique. Nous devons le renforcer. Berne veut aussi que quinze barrages dont le rehaussement du Grimsel soient réalisés en priorité. D’autres projets pourraient être ajoutés à la liste.
Mais l’hydroélectricité ne suffit pas. Pour augmenter ses capacités, la Suisse a besoin d’un mix énergétique. Elle doit recourir à tous les moyens de production qu’elle possède : le solaire, l’éolien, la chaleur, le biomasse, le bois et la géothermie. Et rapidement. Plus question de se lancer dans des guerres opposant notamment l’hydraulique à l’éolien. L’un n’exclut pas l’autre.
S’il ne s’agit pas de construire des éoliennes n‘importe où, il est aujourd’hui indispensable de continuer à développer cette énergie malgré les nombreuses oppositions. Car les éoliennes constituent un apport précieux en hiver, grâce au vent qui est plus fréquent durant cette période de l’année.
Si en été, notre pays enregistre un surplus de production qu’elle ne peut pas stocker, la situation est différente en hiver. Nous devons compter sur les pays étrangers pour nous chauffer. Or les installations éoliennes permettent de réduire les importations d’électricité. Un pas de plus vers notre indépendance énergétique.
Pour intensifier la production d’énergies renouvelables, il est nécessaire de mettre en œuvre tous les moyens à disposition : simplification des procédures, incitations économiques et exploitation des potentiels dans les agglomérations et les zones bâties. Les bâtiments administratifs, commerciaux ou résidentiels ne sont pas ou que partiellement équipés de panneaux solaires. Et trop d’obstacles juridiques freinent l’’installation de ces nouvelles technologies.
La production des énergies renouvelables dans les agglomérations présente pourtant de nombreux avantages. L’électricité est produite là où la consommation a lieu, les pertes sur le réseau sont minimisées. Le paysage est préservé.
Je viens d’interpeller le Conseil fédéral pour lui demander s’il était prêt à soutenir davantage les cantons afin de faire progresser les énergies renouvelables dans les agglomérations et les zones à bâies et à accélérer les procédures. J’attends avec impatience la réponse du gouvernement.
La guerre en Ukraine nous a rappelé l’importance de la production énergétique indigène et les problèmes de la dépendance à l’égard de l’’étranger. La solution réside dans l’efficience énergétique et les énergies renouvelables, qui assurent la sécurité de notre approvisionnement en énergie. Utilisons-les. Car les Suisses ne sont pas prêts à accepter des nouvelles centrales atomiques.
Jacqueline de Quattro
Conseillère nationale PLR VD