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Engagez-vous, Mesdames le pouvoir est à prendre

Article paru dans 24 Heures le 01.11.2022

Si les femmes veulent faire bouger les choses, influencer les décisions, relever les défis de demain et contribuer à l’évolution de la société, elles doivent s’engager en politique. Car il ne suffit pas de manifester ou de se plaindre pour amener le changement. Il faut y participer. Agir plutôt que subir. C’est l’objectif de l’opération parité femmes-hommes lancée par Alliance F, un an avant les élections fédérales. Une initiative que je soutiens avec force.

Avec un Conseil national féminin à 41,5%, notre pays occupe une honorable 17e place sur 191 Etats. La parité est cependant loin d’être atteinte partout et avance trop lentement.

Au Conseil national, les femmes sont absentes dans les députations jurassienne, valaisanne et neuchâteloise. Appenzell Rhodes-Intérieures, Glaris et Nidwald n’ont jamais élu une femme à la Chambre du peuple depuis l’introduction du suffrage féminin en 1971. Le Conseil des Etats ne compte que 12 sénatrices sur 46 membres. Et les Exécutifs du Valais, du Tessin, des Grisons, d’Argovie, de Lucerne et d’Uri sont exclusivement masculins. La parité avance bel et bien trop lentement. Nous pouvons être fiers de notre Conseil d’Etat vaudois !

Mais les femmes auraient tort de se reposer sur leurs lauriers et de penser que la dynamique enclenchée en 2019 va se poursuivre en 2023. Rien n’est acquis. Et surtout ce serait une erreur de rester à l’écart des grands enjeux de la société. Car durant la prochaine législature, de nombreux dossiers qui concernent directement les femmes seront soumis au Parlement.

Prenez les assurances sociales. Après le oui à l’AVS, soutenu par de nombreuses femmes par solidarité envers les générations futures, il y a des améliorations à apporter dans le cadre du 2ème pilier. Les femmes touchent en moyenne 47% de rentes en moins que les hommes. Un écart qui s’explique par le fait qu’elles ont souvent dû faire un choix entre vie familiale et carrière professionnelle ou qu’elles occupent des emplois temps partiel et à bas salaire. Il est inacceptable aussi que des femmes gagnent toujours 19% de moins que les hommes !

La fiscalité, discriminatoire envers les couples mariés, doit être revue et corrigée. Il est ainsi urgent que le Parlement concrétise l’imposition individuelle demandée par l’initiative populaire des femmes libérales radicales qui vient d’aboutir. Il n’y a aucune raison d’imposer davantage un couple simplement parce qu’il a choisi de se marier. Enfin il faut des mesures supplémentaires pour enrayer la violence domestique.

Le pouvoir est à prendre. Si les femmes veulent que le Parlement fédéral ainsi que les Exécutifs et les législatifs cantonaux et communaux soient plus représentatifs de la population, elles doivent s’engager et occuper le terrain. Avoir le courage de leurs ambitions.

N’acceptez jamais que quelqu’un d’autre décide à votre place !

Jacqueline de Quattro

Conseillère nationale

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