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Le rôle moteur du PLR pour réconcilier économie et écologie

Article paru dans le Confédéré, le 25.06.2022

Il y a une année, le peuple refusait la révision de la loi sur le CO2. Il disait non clairement à une écologie punitive. Les Suisses ne veulent pas de nouvelles interdictions ni de nouvelles taxes. Le Conseil fédéral et le Parlement doivent donc revoir leur stratégie et l’adapter aux attentes de la population.

Face aux dérèglements climatiques, notre pays ne peut pas rester passif. Il doit prendre ses responsabilités. La Suisse doit se munir d’objectifs concrets si elle veut respecter ses engagements internationaux et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Une première étape vient d’être franchie à Berne.

Le Conseil national a accepté à une large majorité (134 voix contre 56) un contre-projet indirect à l’initiative des glaciers. Un texte où il n’y a ni interdictions ni taxes mais des soutiens et des incitations. Les libéraux radicaux ont joué un rôle clé dans l’élaboration de ce compromis équilibré et pragmatique .

Le contre-projet vise zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2050, comme l’initiative des glaciers. Cette exigence sera inscrite dans la loi et non pas dans la Constitution, ce qui permettra d’aller plus vite. Un avantage indéniable.

Contrairement à l’initiative, le contre-projet indirect renonce à interdire les énergies fossiles. Il met en place des mesures qui sont économiquement supportables et qui tiennent compte des besoins des régions périphériques et des régions de montagne, souvent mal desservies par les transports publics.

Ferme mais flexible. La Confédération et les cantons montreront l’exemple en abaissant leurs émissions de 75% par rapport à 1990 d’ici 2040. Les secteurs du bâtiment et des transports ne devront plus émettre de CO2 et celui de l’industrie diminuer ses émissions de 90%.

Les émissions restantes seront compensées. Il sera notamment possible de prendre en compte des mesures réalisées à l’étranger, qu’il s’agisse de réductions d’émissions ou d’émissions négatives. Ce qui donne à nos entreprises une certaine flexibilité en attendant de nouvelles technologies. C’est bon pour le climat et pour notre économie.

Autre force du contre-projet indirect : il ne contient aucune taxe mais uniquement des incitatifs financiers. Berne financera un programme pendant 10 ans, à hauteur de 200 millions par année pour remplacer les installations de chauffage à combustible fossile et les chauffages électriques. Notre indépendance à l’égard des importations d’énergies fossiles est ainsi renforcée.

La Confédération accordera aussi des cautionnements pour l’assainissement énergétique des bâtiments. Elle soutiendra des entreprises, sous la forme d’aides aux technologie et conseils d’experts, en leur versant jusqu’à 1.2 milliards sur six ans. Ces instruments vont promouvoir l’innovation et donner un nouvel élan pour atteindre l’objectif zéro émission nette.

Le Conseil national a mis en place une alternative efficace mais économiquement supportable à l’initiative populaire des glaciers. Elle contribue incontestablement à amorcer le virage vers une écologie plus libérale et moins punitive. Elle réconcilie économie et écologie. Au pays de l’innovation, c’est une plus-value certaine.

La bataille est cependant loin d’être terminée. Le Conseil des Etats doit encore approuver le texte. Si le contre-projet passe le cap du Parlement et que les initiants retirent leur projet, un référendum est encore possible. Un consensus sera plus que jamais nécessaire. Il devra se construire avec tous les acteurs concernés, politiques, économiques et environnementaux ainsi qu’en associant villes et campagnes. L’enjeu est trop important pour échouer sur les récifs d’un clivage partisan.

 

Jacqueline de Quattro

Conseillère nationale PLR/VD