Jacqueline de Quattro > Articles de presse  > Tourisme suisse : transformons la crise en opportunité

Tourisme suisse : transformons la crise en opportunité

Article paru dans Le Matin Dimanche, le 26 septembre 2021

La pandémie a foudroyé le tourisme helvétique. Il figure parmi les secteurs économiques les plus touchés. Cette année, les résultats risquent d’être inférieurs de 40% à la saison 2019, année record. Et les capacités d’investissements ne sont pas garanties, malgré les plans de relance. Des années seront nécessaires avant que le tourisme retrouve son niveau d’avant le coronavirus.

Ne baissons pas les bras pour autant. Bien au contraire : sachons transformer la crise en opportunité. C’est l’occasion pour le tourisme de repenser le développement de ses activités, de se réinventer, afin de retrouver la croissance. Une croissance plus nuancée et de meilleure qualité. Trouver un meilleur équilibre entre la préservation des écosystèmes touristiques et les réalités économiques. Miser sur le tourisme de proximité et travailler avec les acteurs locaux. Le réchauffement climatique a rappelé qu’en été on est mieux en montagne qu’au bord de la mer.

Le tourisme est un trésor national que nous devons préserver. Il existe peu de pays qui possèdent autant d’atouts que la Suisse : Une nature diversifiée et magnifique, un art de vivre, une culture et des traditions qui séduisent loin au-delà de nos frontières. Le tourisme est aussi un des moteurs essentiels de notre économie. Il emploie des dizaines de milliers de personnes. Et derrière le développement touristique, il y a un enjeu de cohésion et d’identité helvétique. Pour toutes ces raisons, la Fédération suisse du tourisme a décidé de faire de la durabilité une de ses priorités.

Le développement durable a le grand avantage de répondre aux besoins du présent sans compromettre l’avenir des générations futures. Un principe que l’organisation faîtière du tourisme a décidé d’ancrer dans sa stratégie. Elle s’engage fermement sur la voie de la durabilité, tant sur le plan social, qu’économique et écologique. Ses mesures se concentreront aussi bien sur les clients, les employés et les employeurs que les fournisseurs. Les efforts porteront par ex. sur des systèmes d’incitation nationaux comme les énergies renouvelables ou encore la promotion de la construction durable dans l’hôtellerie.

Pour rendre sa stratégie la plus efficace possible, la Fédération suisse du tourisme va créer un centre de compétences pour la durabilité. Les acteurs de l’industrie du tourisme ont répondu favorablement à une telle structure. Sa mission est de faire du tourisme suisse un leader en matière de durabilité et à atteindre ainsi les objectifs de développement durable définis par l’ONU et l’Agenda 2030. Ce centre de compétences favorisera les échanges d’expériences et améliorera la communication entre les partenaires de la branche. Le cap est donné.

Ambitieuse mais pragmatique, la stratégie de la Fédération suisse du tourisme permet de mettre en œuvre une nouvelle référence pour un tourisme responsable, durable et innovant.  Elle apporte une réponse aussi bien aux excès du tourisme de masse qu’aux besoins de la transition écologique. Elle montre surtout que la branche touristique a su tirer les leçons de la pandémie et prendre ses responsabilités.

Après les attentats du 11 septembre, le secteur touristique a dû s’adapter au tournant sécuritaire. Aujourd’hui, il doit apprendre à vivre à l’ère de la durabilité. Si nous voulons que le tourisme suisse joue son rôle dans les transitions profondes de notre société, nous devons trouver rapidement des solutions qui s’inscrivent dans la durée. La branche touristique a la volonté et les compétences pour relever ces défis.

La durabilité est dans l’ADN du tourisme suisse. Notre pays n’est-il pas le champion des destinations touristiques les plus durables du monde ? Transformons la crise en opportunité.

Jacqueline de Quattro
CN PLR