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En 2021 : retrouvons l’envie d’entreprendre

Article paru dans le journal des arts et métiers, le 13 janvier 2021

2.5 milliards ont été débloqués par le Parlement fédéral pour venir en aide aux victimes du COVID-19 dans le cadre des cas de rigueur. Or cet argent tarde à parvenir aux personnes concernées. Si nous ne voulons pas que de nombreuses PME mettent la clé sous le paillasson, il est impératif de rendre plus performant le dispositif de soutien aux entreprises en difficultés et de préparer la sortie de crise. La Suisse a les moyens financiers et des conditions cadres pour agir vite. Il suffit de les exploiter. C’est le grand défi de 2021.

Pour cette année, les experts tablent sur une croissance économique de la Suisse qui se situerait aux alentours de 2.8 % et sur un déficit budgétaire qui devrait s’élever à un taux de 3.7%. Malgré ces nouvelles positives, notre prospérité dépendra avant tout de l’évolution du coronavirus et de la rapidité des campagnes de vaccination. Le redémarrage de l’économie sera progressif et inégal selon les secteurs.

Ce climat d’incertitudes pèse lourdement sur nos PME, qui paient déjà un tribut exorbitant à la pandémie alors qu’elles sont l’épine dorsale de notre économie. Nos petites et moyennes entreprises ont plus que jamais besoin de stabilité, en particulier les branches empêchées d’exercer leurs activités telles que la restauration, l’hébergement, le sport, la culture ou encore les commerces qui ne sont pas de première nécessité.

Le Conseil fédéral a entendu en partie l’appel des milieux économiques. Ses dernières décisions vont la bonne direction. Si en raison du contexte sanitaire, les entreprises ne peuvent plus travailler, nous avons en effet le devoir de les soutenir. Et commençons par distribuer l’argent promis. C’est le gros problème.

Sur les 2.5 milliards accordés par Berne, seuls 8.4 millions ont été distribués. Cette situation est inacceptable. La Confédération doit se coordonner avec les cantons pour qu’ils accélèrent et simplifient les procédures. En ces temps de pandémie, il est injustifié que des obstacles bureaucratiques conduisent à des faillites.

Des corrections doivent aussi être apportées pour les entreprises comme certains hôtels, taxis, secteurs du voyage, qui ne répondent pas aux critères définis des cas de rigueur. D’autres questions restent ouvertes telles que la couverture des charges fixes résiduelles, les allégements fiscaux pour les entreprises, la réactivation des crédits Covid ainsi que la participation de la BNS à ces efforts financiers.

Même si les enveloppes financières de la Confédération et des cantons sont considérables, la Suisse peut faire mieux et davantage. Le Fonds monétaire international considère d’ailleurs notre pays comme la lanterne rouge des aides versées aux entreprises mises à mal par le coronavirus. Une logique qui s’explique en partie par la peur de la dette mais qui en période de crise sanitaire est inadéquate.

Regardons l’Allemagne. Chez notre voisin, les restaurateurs par exemple sont largement soutenus par leur gouvernement. L’Etat leur alloue des aides allant jusqu’à 75% de leur chiffre d’affaire, assure le paiement des charges sociales et propose des prêts garantis.

Nous devons aussi réfléchir comment nous extirper de cette pandémie afin de retrouver une normalité économique et sociale. Nous pouvons en sortir renforcés. onCette crise doit être une opportunité pour mettre en place de nouveaux modèles de vie et de travail. La Confédération et les cantons ont un rôle clé à jouer, en favorisant notamment des mesures ciblées qui permettraient aux PME de relever les défis de demain.

Renforçons l’innovation, un domaine où la Suisse excelle. Consolidons aussi notre avance, en investissant dans la formation et la recherche. Ou encore utilisons la dynamique actuelle de numérisation pour promouvoir des modèles de travail novateurs et une économie plus numérique. Enfin réinvestissons dans nos infrastructures, le garant de notre réussite.

Le coronavirus nous a révélé notre capacité de résilience et notre solidarité. En 2021, sortons du pessimisme et retrouvons l’envie d’entreprendre.

Jacqueline de Quattro
Conseillère nationale