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L’imposition individuelle, un plus pour notre société

Article paru dans 24 Heures, le 18 janvier 2021

Les Suissesses ont aujourd’hui l’opportunité d’écrire une nouvelle page de leur Histoire. Le 8 mars prochain, journée dédiée aux femmes, les femmes libérales radicales lanceront une initiative populaire pour l’introduction de l’imposition individuelle. Une date symbolique pour une revendication vieille de plus de 30 ans. Il est grand temps pour que la Suisse adopte enfin un système fiscal cohérent, moderne, indépendant de l’état civil, qui correspond à la réalité sociale de notre pays.

La société a évolué. La famille aussi. Elle a passé de la répartition traditionnelle des rôles à une participation accrue des femmes au marché du travail et à une implication plus grande des hommes dans leur famille. Mais voilà, le système fiscal actuel achoppe encore et toujours sur un modèle familial de l’après-guerre. L’imposition conjointe des couples mariés pénalise les revenus des femmes, qui sont taxés à un taux beaucoup plus élevé que s’ils ne l’étaient individuellement. De quoi décourager les femmes à continuer de travailler après leur mariage.

Cette taxation sanctionne non seulement les couples mariés, par rapport aux concubins, mais prive aussi l’économie d’une main-d’œuvre dont elle a besoin. D’où la nécessité de mettre en place rapidement un système dincitations fiscales. Il permettra à la fois de renforcer l’égalité entre femmes et hommes et de mieux concilier la vie familiale et la vie professionnelle. En effet, dans l’imposition individuelle la charge fiscale est répartie de manière équitable entre les différents types de ménages, indépendamment de l’état civil.

L’imposition individuelle est un plus certain pour notre société. Elle aura notamment des effets positifs sur l’emploi en accordant aux femmes la possibilité de mieux intégrer ou de réintégrer le marché du travail. Les entreprises pourraient ainsi disposer d’un potentiel de main-d’œuvre supplémentaire de près de 60 000 postes. Il n’est pas raisonnable que l’économie se prive de ce personnel féminin qualifié.

Ces mesures auront aussi des répercussions bénéfiques pour les assurances sociales. Grâce à l’imposition individuelle, les femmes pourront enfin se constituer une retraite suffisante. On oublie souvent que les personnes qui réduisent ou abandonnent leurs activités pendant la période consacrée aux enfants, cotisent moins à la prévoyance professionnelle. Leurs rentes se trouvent alors réduites. Et à la retraite, elles sont davantage dépendantes des prestations complémentaires.

Mobilisons-nous pour abolir cette taxation ancestrale afin que les femmes et les hommes puissent choisir leur forme de cohabitation et leur taux d’activités sans se préoccuper des conséquences fiscales. L’initiative des femmes PLR nous en donne la possibilité. Un beau cadeau pour le 50ème anniversaire du droit de vote des femmes.

Jacqueline de Quattro
Conseillère nationale