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Frontex est d’une importance majeure pour notre avenir économique

Article dans le journal USAM, paru le 01.05.2022

La guerre en Ukraine a fragilisé notre quotidien. Au moment où les conflits armés sont de retour en Europe, nous avons plus que jamais besoin de sécurité. Un Etat sûr garantit non seulement sa souveraineté mais aussi la liberté de ses citoyens et la prospérité de son économie. La votation sur Frontex, le 15 mai, est donc d’une importance majeure, aussi bien pour l’avenir sécuritaire et migratoire de la Suisse que pour son avenir économique.

Notre économie cruellement affectée par la pandémie était en train de se relever. Or voilà que nos entreprises sont confrontées à de nouvelles menaces. La guerre d’agression contre un Etat souverain en Europe, un scénario que nous pensions impossible, est devenu une réalité. Ce qui pourrait conduire à des instabilités politiques, économiques et sociales. Nous en ressentons déjà les prémisses, avec l’augmentation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires ainsi que des perturbations dans les chaînes d’approvisionnent.

C’est dans ce contexte international instable que s’inscrit la votation sur Frontex. En 2005, le peuple a accepté les accords de Schengen/Dublin. Suite à un référendum, nous serons appelés à nous prononcer, le 15 mai, sur la nécessité de renforcer l’Agence de surveillance des frontières et des côtes (Frontex) en raison des pressions migratoires. Il s’agit de la doter suffisamment en personnel en matériel et en moyens financiers. En tant qu’Etat membre de Schengen, la Suisse doit contribuer proportionnellement à cette augmentation.

Si le non à Frontex devait l’emporter, notre pays serait automatiquement exclu de Schengen dans les 6 mois. Ce qui entraînerait de graves conséquences pour la coopération internationale entre la police, la justice et les autorités. Mais aussi pour notre économie. Car une Suisse qui n’est pas sûre, pénaliserait nos entreprises et nos activités touristiques.

Aujourd’hui nos autorités de sécurité ont accès au système d’information Schengen » (SIS II) et au système d’information sur les visas (VIS). Ces deux bases de données sont des instruments de recherche centraux pour la police. Sans Schengen, il manquerait à notre pays un outil essentiel pour lutter contre la criminalité internationale et le terrorisme. Or la sécurité est un facteur clé pour l’attractivité et la stabilité de notre place économique. Elle est aussi la meilleure des publicités pour les touristes.

Un non mettrait un terme à la liberté de circuler en Europe, indispensable à la vitalité de nos entreprises et à notre tourisme. La Suisse deviendrait une frontière extérieure de l’UE. Il faudrait réintroduire des contrôles. Or chaque jour, 2 200 000 personnes traversent la frontière suisse. Ce qui provoquerait des embouteillages ingérables à la douane et dans les aéroports. Les coûts atteindraient jusqu’à 3,2 milliards par an.

Au surplus, les touristes en provenance des marchés extra-européens seraient obligés d’obtenir un visa séparé pour entrer en Suisse. Comme lors de la pandémie, les destinations qui accueillent habituellement de nombreux visiteurs intercontinentaux seraient les premières à être touchées. La branche s’attend à une perte de plus de 500 millions de francs par an. Enfin, nous apprécions aussi de voyager librement et facilement dans toute l’Europe.

Un refus de Frontex rendrait égalemen caducs les accords de Dublin. Or nous avons plus que jamais besoin d’une coopération européenne efficace en matière d’asile au vu de la guerre en Ukraine.

Sortir de Schengen enverrait un signal négatif à l’Europe. Nos relations sont déjà assez tendues. La Suisse est largement exclue du programme-cadre de recherche européen « HorizonEurope » et les medtech font face à de sérieux problèmes. La disparition de Frontex ferait perdre à la Suisse son attrait en tant que site d’implantation pour les entreprises, la formation et la recherche.

L’économie et la société profitent de l’accord de Schengen d’une manière ou d’une autre. Alors que la liberté, la paix et la démocratie sont attaquées non loin de nos frontières, conservons ces acquis. Disons oui le 15 mai à Frontex.

 

Jacqueline de Quattro

Conseillère nationale PLR