Le PLR s’engage pour une politique migratoire réaliste
Article paru dans Le Confédéré le 18.08.2023Chiasso a toujours vécu avec les étrangers. Une tradition qui est aujourd’hui mise à mal par la venue de nombreux requérants d’asile. Sa population fuit la ville, les commerces et les places publiques sont désertés. Les habitants sont excédés et se plaignent de ne pas être entendus. Une situation délicate qu’a constaté une délégation du PLR en se rendant sur place il y a deux semaines.
A l’image d’autres cantons, Chiasso doit faire face à une migration économique qui engorge le système. Un nombre croissant de requérants proviennent de pays du Maghreb qui n’ont pas le droit à l’asile
A cet engorgement du système, s’ajoutent les incivilités et la petite délinquance dus à une minorité de requérants. Ce qui engendre un climat d’intolérance et d’incompréhension. En cas de délit, il n’y a ni sanction pénale, ni renvoi. Quant aux sanctions administratives, elles ne sont pas dissuasives.
Aujourd’hui Chiasso se sent délaissée. Or le PLR refuse que les cantons et les communes connaissent le même sort que la ville tessinoise. Surtout que les demandes d’asile sont en constante augmentation et que notre pays s’attend à un nouveau pic cet automne.
Le PLR estime qu’il est temps d’agir et fait des propositions réalistes. Il veut avant tout que les lois soient appliquées de manière systématique et que la Suisse n’accorde l’asile qu’à ceux qui y ont droit.
Mais comment aider les cantons ? Les efforts doivent être mieux répartis entre eux. Il s’agit notamment d‘améliorer la coopération intercantonale et la communication pour éviter le tourisme des dépôts des demandes. Des interventions dans ce sens ont été déposées dans plusieurs parlements cantonaux afin de voir comment on peut rendre le système plus efficace.
Nous devons aussi étudier des solutions alternatives pour l’hébergement des demandeurs d’asile. Le PLR attend les réponses du Conseil fédéral aux questions soulevées par l’interpellation de notre collègue Matthias Jauslin sur la stratégie de la Confédération concernant l’accueil et l’hébergement des requérants et sur les taux d’occupation des centres fédéraux.
Les procédures doivent également être accélérées. 80% du tri des demandes d’asile se fait dans les six mois, selon le SEM. C’est trop long. Et que se passe-t-il avec les 20% restants. Enfin il faut un renforcement des mesures qui permettent de renvoyer les requérants qui commettent des délits.
Mais les cantons ont aussi des devoirs. Ils sont tenus par la loi à exécuter les décisions de renvois. Toutefois, il appartient au Département fédéral de justice et police de veiller à ce que les transferts Dublin soient effectués de manière systématique. Les demandeurs d’asile doivent déposer leur requête dans le premier pays d’arrivée et non en fonction de leurs préférences personnelles.
Le PLR veut réduire ce phénomène par le biais d’une motion. Il exige notamment que l’accord de Dublin avec l’Italie soit immédiatement repris. Et il réclame la mise en place d’un projet pilote concernant le rapatriement des requérants érythréens déboutés.
Il faut aussi que des accords de réadmission avec les états qui jusqu’à présent refusent de reprendre leurs ressortissants soient conclus. Les pays, avec lesquels il existe un accord de réadmission mais qui se montrent peu coopératifs, doivent être sanctionnées. Et l’encouragement aux retours volontaires en collaboration avec l’Union européenne doit être favorisé.
Pour éviter que des crises comme celle de Chiasso se répètent, j’ai demandé par motion au Conseil fédéral de constituer une « Task Force Asile ». Ses tâches seront d’effectuer une analyse de la situation, de renforcer la coopération et la coordination entre les autorités et les milieux concernés, de suivre la mise en œuvre des mesures prises et de les évaluer ainsi que de proposer les adaptations nécessaires.
Le PLR veut une politique migratoire ferme mais juste dans le respect de la tradition humanitaire de la Suisse. Une politique qui lutte contre les abus mais qui ne joue pas sur la peur de l’étranger et ne demande ni la fermeture des frontières ni notre isolement au sein de l’Europe.
Jacqueline de Quattro
Conseillère nationale PLRVD